Lundi de Pentecôte : comment l’argent récolté revient-il aux personnes âgées et handicapées lors de la journée de solidarité ?

Faites-vous partie des Françaises et des Français qui vont prendre le chemin du travail ce lundi 20 mai 2024, ou de ceux qui vont profiter d'une journée fériée ? Cette année, le lundi de Pentecôte tombe le 20 mai, jour qui correspond également à la journée de solidarité. Depuis 2004, le lundi de Pentecôte est en effet corrélé à cette journée spéciale, instaurée en réaction à la canicule de l'été 2003, qui avait coûté la vie à plus de 15.000 personnes en France. Concrètement, son rôle est de participer au financement d'actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées et handicapées.

Depuis 2008, la journée de solidarité est devenue indépendante du lundi de Pentecôte. Autrement dit, un employeur peut décider de fixer la journée de solidarité a une autre date s'il le souhaite, ainsi, le lundi de Pentecôte est redevenu un jour férié et chômé.

D'où vient l'argent récolté lors de la journée de solidarité ?

Pour les fonctionnaires et les agents publics relevant de la fonction publique territoriale, la journée de solidarité est une journée supplémentaire de travail non rémunérée, comme le détaille l'administration française sur son site. Selon les administrations, elle peut prendre plusieurs formes, comme le fait de travailler le lundi de Pentecôte ou supprimer une journée de RTT. Le cas du secteur privé est plus complexe car les modalités sont fixées par une convention ou un accord d'entreprise, ou bien par un accord de branche. Néanmoins, cette journée correspond, dans la plupart des cas, à une journée de travail supplémentaire sur l'année, non rémunérée. Là encore, plusieurs éventualités sont possibles, comme aller au travail ce lundi de Pentecôte et ne pas être payé, supprimer une journée de RTT ou encore ne pas travailler ce lundi mais à la place travailler un autre jour férié (sauf 1er mai) sans rémunération.

Les employeurs doivent verser 0,3 % de la masse salariale de leur entreprise à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), au titre de la contribution solidarité autonomie (CSA). Par ailleurs, les retraités (imposables) aussi participent à ce vaste financement. Et pour cause, 0,3 % de leur pension de retraite et d'invalidité ou de leurs allocations de préretraite, se retrouve ponctionné, au titre de la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa).

Environ 3 milliards d'euros collectés chaque année

La journée de solidarité est avant tout une source de financement possible grâce aux contributions versées par les employeurs. Chaque année, environ 3 milliards d'euros sont récoltés au bénéfice des personnes âgées et des personnes handicapées. En 2023, les recettes se sont établies à 3,2 milliards d'euros, selon les chiffres de la CNSA. Mais alors comment cette somme est-elle répartie ? Concernant les seniors, une portion aide à financer le fonctionnement et la modernisation des structures, comme les Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Une autre partie s'intègre au financement de l'allocation personnalisée d’autonomie (APA). Enfin, une tranche aide à la mise en place d'actions de prévention de la perte d'autonomie.

Quant aux actions pour les personnes handicapées, là encore, l'argent sert à mieux faire fonctionner et moderniser des établissements et services médico-sociaux. Il revient aussi au fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Puis, une partie aide au financement de la prestation de compensation du handicap (PCH).

Une dernière partie revient à l'accompagnement des proches aidants, au développement de l'accueil familial et de nouvelles formes d'habitat.

Sources :

• Journée de solidarité : comment ça marche ? - Service public
• Journée de solidarité 2020 : à quoi serviront les fonds récoltés ? - Service public
• La CNSA et la journée de solidarité - CNSA