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Quels sont les symptômes de l'endométriose pariétale, qui peut survenir après une opération chirurgicale ?

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L’endométriose pariétale est une forme rare d’endométriose, qui survient généralement à la suite d’une intervention chirurgicale. Quels sont ses symptômes et peut-elle disparaître ? Les réponses de la Dre Florence Couder, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Saint Joseph Saint Luc à Lyon.

Forme peu commune de l’endométriose, l’endométriose pariétale est une pathologie rare et méconnue. Elle toucherait 8 à 15% des femmes en période d’activité génitale. Mais à quoi correspond-elle ? “L’endométriose pariétale atteint la paroi abdominale sur une cicatrice pré-établie”, indique la Dre Florence Couder, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Saint Joseph Saint Luc à Lyon. Le mécanisme est différent des autres endométrioses, où les cellules d’endomètre pourraient remonter par les trompes vers les ovaires jusque dans la cavité utérine.

L’endométriose pariétale survient généralement après une césarienne ou plus rarement après une cœlioscopie, une technique chirurgicale utilisée pour intervenir sur les organes de la cavité abdominale. “Lors de l’intervention, il y a une greffe de cellules d’endomètre à un endroit où elles ne devraient pas être, sur la paroi abdominale dans le cas de l’endométriose pariétale”, continue-t-elle. Les morceaux d’endomètre se greffent généralement sur les muscles ou sur l’aponévrose (la membrane du muscle, NDLR) au niveau de la cicatrice. On parle alors d’une pathologie “iatrogène”, parce qu’elle est arrivée à la suite du geste chirurgical qui a été réalisé.

Quels sont les symptômes de l’endométriose pariétale ?

Les symptômes de l’endométriose pariétale se déclarent environ deux ans après une éventuelle intervention chirurgicale. Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs cycliques, qui surviennent au moment des menstruations au niveau des cicatrices opérées. “Les patientes décrivent être bien en dehors de leurs règles mais souffrent de douleurs au moment des règles au niveau de la cicatrice, qui va être douloureuse à la palpation”, détaille la gynécologue, ajoutant que la pathologie peut être à l’origine de plus ou moins gros nodules à l’endroit de la cicatrice. “Dans certains cas, la patiente ne ressent pas de douleurs mais peut légèrement saigner”, ajoute la spécialiste.

Endométriose pariétale : comment la diagnostiquer ?

Le diagnostic de l’endométriose pariétale repose principalement sur un diagnostic clinique, c’est-à-dire sur l’interrogatoire et l’examen de la patiente. “Lorsque la patiente rapporte des douleurs cycliques localisées au niveau d’une cicatrice et ce environ deux ans après une intervention chirurgicale, le lien est vite réalisé”, reconnaît la Dre Couder.

En parallèle du diagnostic clinique, une IRM pelvienne est réalisée, notamment afin de mieux connaître la taille du nodule, sa localisation exacte ou encore le rapport aux muscles localisés à côté de la cicatrice. L’IRM permet également de vérifier qu’il n’y ait pas d’autre type d’endométriose, même si ce n’est que rarement le cas : l’endométriose pariétale n’est associée à une endométriose pelvienne que dans 5 à 15% des cas.

Quels sont les traitements de l’endométriose pariétale ?

Le traitement médical

S’il existe différents moyens de traiter l’endométriose pariétale, le traitement de base de cette pathologie reste aujourd’hui le traitement hormonal qui permet de couper les menstruations, soit par exemple une pilule contraceptive avec un schéma sans règles.

Le traitement chirurgical

Néanmoins pour les femmes qui ne souhaiteraient pas être sous hormones en raison de leurs effets secondaires, ou celles chez qui un traitement hormonal est contre-indiqué, le traitement chirurgical est une seconde option. “Ce n’est pas une chirurgie complexe pour le chirurgien, mais elle peut être douloureuse pour la patiente, parce qu’elle touche la paroi abdominale”, indique la gynécologue. Dans les cas où le nodule est très gros, des plaques de type prothèse peuvent être posées afin d’éviter des complications possible, notamment des hernies.

À savoir : il s’agit d’une pathologie qui ne récidive pas, ou très peu, une fois opérée. Selon une étude publiée dans le Journal de chirurgie viscérale en octobre 2010, une intervention chirurgicale n'entraîne qu’un taux de récidive de 6%. “Si elle récidive, c’est que toutes les cellules endométriales n’ont pas été enlevées”, confirme la spécialiste.

Les nouvelles techniques de traitement

Aujourd’hui, de nouvelles techniques micro-invasives se développent peu à peu pour soigner l’endométriose pariétale, même si elles sont aujourd’hui à l’état “d’essais”, indique la gynécologue. Deux en particulier sortent du lot : la cryothérapie et le traitement par ultrasons. La première technique est pratiquée dans les CHU et permet de tuer les cellules d’endomètre par le froid tout en étant la moins invasive et agressive possible. “Des sondes sont placées au niveau du nodule puis on injecte un gaz liquide très froid pour tuer l’endomètre”, détaille le Dre Couder.

Une autre forme de traitement, notamment pratiquée par les Hospices civils de Lyon à l’hôpital de la Croix-Rousse, utilise les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) pour soigner certaines endométrioses, dont l’endométriose pariétale. “Les ultrasons vont venir pulvériser les cellules d’endomètre”, indique la gynécologue. Néanmoins, ces deux dernières techniques sont encore à l’état d’étude : “on manque encore de recul”, nuance la spécialiste. Aujourd’hui, seuls cinq centres en France proposent ce traitement, uniquement intégré dans un protocole de recherche.

Merci à la Dre Florence Couder, gynécologue obstétricienne à l'Hôpital Saint Joseph Saint Luc à Lyon

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