À quelle fréquence faut-il faire des frottis selon son âge ?

En France, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’adresse à toutes les femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans, conformément aux directives de la Haute Autorité de Santé (HAS).

1. Cancer du col de l’utérus : Début du dépistage à 25 ans

Santé publique France met en avant plusieurs éléments justifiant le début du dépistage à partir de l’âge de 25 ans. Tout d’abord, elle souligne que l’infection par le papillomavirus humain (HPV), bien que fréquente chez les jeunes femmes, est généralement passagère, avec 90 % des infections détectées qui disparaissent naturellement dans les deux ans. De plus, elle précise que seule une petite proportion des infections à HPV, notamment les types 16 et 18, présente un risque d’évolution vers un cancer invasif. En outre, le cancer du col de l’utérus évolue lentement, nécessitant habituellement entre 10 et 20 ans pour passer du stade précancéreux au stade de cancer invasif.

Depuis mai 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) repose sur un programme national de dépistage organisé (PNDO), adressé à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. Les femmes qui ne se sont pas fait dépister conformément au rythme recommandé reçoivent une invitation du centre régional de coordination des dépistages des cancers, avec un dépistage remboursé à 100 %. Les modalités de dépistage varient désormais selon l’âge des femmes. Pour celles âgées de 25 à 29 ans, les modalités antérieures sont maintenues : un test de dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après deux premiers tests effectués à 1 an d’intervalle, avec des résultats normaux.

2. Fréquence des frottis entre 30 et 65 ans

Quant aux femmes âgées de 30 à 65 ans, la HAS a récemment ajusté les modalités de dépistage, en actualisant ses recommandations de 2010. Désormais, elle recommande que le test HPV, plus efficace pour cette tranche d’âge, remplace l’examen cytologique. Ce test est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Ensuite, un nouveau test est effectué tous les 5 ans jusqu’à l’âge de 65 ans, pour autant que le résultat du test soit négatif. Ce test HPV est remboursé à 70 % par l’Assurance maladie, en dehors du PNDO.

3. Arrêt du dépistage à 65 ans

La HAS recommande également l’arrêt du dépistage du cancer du col de l’utérus à l’âge de 65 ans, motivé par deux principales raisons. D’une part, elle souligne qu’après 65 ans, le risque de développer un cancer du col de l’utérus diminue considérablement. D’autre part, elle met en avant le déséquilibre bénéfice/risque du dépistage, qui devient défavorable à cet âge. Cependant, cette recommandation est conditionnée par des résultats normaux/négatifs lors des deux tests de dépistage précédents. Néanmoins, un test de dépistage peut être envisagé pour les femmes de plus de 65 ans dans certaines situations spécifiques, telles que l’incapacité de vérifier la normalité des deux derniers dépistages ou l’absence de suivi gynécologique régulier avec absence de prélèvement dans les trois années précédant l’âge de fin du dépistage.

Sources

• Dépistage du cancer du col de l’utérus : le test HPV recommandé chez les femmes de plus de 30 ans, Santé publique France, 10 juillet 2020
• Dépistage du cancer du col de l’utérus : le test HPV-HR recommandé chez les femmes de plus de 30 ans, HAS, 6 juillet 2020
• Pourquoi de 25 à 65 ans ?, Institut national du cancer, 20 janvier 2023