Nodule au sein : signes, que faire et faut-il s'inquiéter ?

Quand on palpe ses seins et que l'on y sent une boule, on pense souvent au pire : et si c'était une tumeur ? Mais les nodules dans la poitrine sont extrêmement communs, rappelle le chirurgien gynécologue spécialisé en chirurgie gynécologique, Pierre Kouchner, et loin d'être toujours liés à un cancer. Comment les reconnaître, et quoi faire si l'on en sent un ? Il répond à vos questions.

"Quasiment toutes les femmes vont sentir un nodule au sein à un moment donné de leur vie. C'est extrêmement fréquent que des seins présentent des irrégularités à la palpation", rassure-t-il en préambule. Chez les seins de personnes jeunes, il n'est pas rare de trouver "de la mastose, des kystes, des fibroadénomes. Et en général, le cancer du sein survient plutôt à partir de 40/45 ans". Sans donner de chiffres, il estime qu'il est "beaucoup plus fréquent d'avoir des nodules bénins que malins".

"Un nodule au sein peut être découvert de deux façons : soit via une palpation, réalisée par soi-même ou un professionnel de santé, ou par un examen d'imagerie", commence-t-il. Il en profite pour rappeler que le moment idéal pour s'auto-palper est juste après les règles, mais que cela ne doit pas remplacer le suivi annuel chez son gynécologue, et le dépistage individuel si l'on est à risque de développer un cancer du sein ou si l'on a plus de 50 ans.

Les différents types de nodules

Il existe deux types de nodules, qui peuvent être malins, ou bénins. "En général, un nodule bénin a tendance à être souple et mobile. A noter que s'il fait mal, cela n'est pas un élément inquiétant, ni un signe de cancer, car en général, le cancer ne cause pas de douleur", note Pierre Kouchner. Au contraire, si le nodule est suspect, "il aura tendance à être très dur, à être fixé à un endroit précis et pourra être associé à un ganglion", précise le gynécologue.

A propos du fibroadénome, l'Insitut national du cancer précise qu'il s'agit d'une "petite masse bénigne de tissus fibreux et de tissu glandulaire qui se développe dans le sein. C’est l'affection mammaire bénigne la plus courante chez les femmes de moins de 25 ans. Une femme peut présenter un seul ou plusieurs fibroadénomes qui peuvent affecter les deux seins. La masse est souvent indolore et il n'y a pas d'écoulement du mamelon. Il n'est pas affecté par les variations hormonales liées aux menstruations mais peut grossir lorsqu'une femme est enceinte ou qu'elle allaite."

Un nodule peut aussi être un kyste, à propos duquel l'Institut national du cancer explique : "c'est un sac rempli de liquide qui se développe dans le sein. Il s'agit du type le plus courant de masse bénigne au sein chez les femmes de 35 à 50 ans. Un kyste mammaire est habituellement bénin et rarement cancéreux. De plus, le fait d'avoir un kyste dans un sein n'accroît pas le risque de cancer du sein. Cependant, si un ou plusieurs kystes sont présents dans le sein (il y en a plusieurs en général), il est important de les surveiller et de s’assurer qu’ils n’évoluent pas." En terme de symptômes, l'Institut précise que la masse a tendance a grossir, à être sensible voire douloureuse avant ou pendant les menstruations.

Quelles peuvent être les causes de nodule au sein ?

Les nodules mammaires peuvent être liés à des variations hormonales, notamment s'il s'agit d'un kyste. Ils peuvent en effet être causés par un cancer. Mais peuvent aussi résulter "d'infections mammaires, y compris l’accumulation de pus (abcès), qui sont très rares, sauf au cours des premières semaines suivant l’accouchement", note le Manuel MSD en complément. L'obstruction de la glande lactifère (galactocèle), qui se produit généralement entre 6 et 10 mois après l’arrêt de l’allaitement peut faire partie des causes de développement d'un nodule au sein. Tout comme un tissu cicatriciel à la suite de lésions.

Quel examen et quel diagnostic en cas de nodule ?

Cela dit, quoi que l'on sente, si l'on n'est pas médecin, Pierre Kouchner conseille de prendre rendez-vous rapidement pour avoir un avis médical. "Soit chez sa sage-femme, son médecin généraliste ou encore son gynécologue", précise-t-il. C'est au médecin de juger s'il est nécessaire de faire un examen complémentaire ou non.

Pour savoir si le nodule est problématique, deux types d'examens peuvent être prescrits. On peut faire une échographie ou une mammographie. Ensuite, il existe une classification très claire, que l'on appelle ACR (pour American College of Radiology) et qui va de 1 à 5 : "elle permet de classer les anomalies du sein et de donner une conduite à tenir : ACR1 veut dire qu'il n'y a pas de nodule, ACR2 qu'il y en a un bénin sans besoin de surveillance, de type fibroadénome par exemple, ACR3 signifie qu'il y a un nodule probablement bénin, à contrôler 6 mois après, et ACR 4 et 5 donnent lieu à une biopsie pour étudier le contenu du nodule", termine le médecin.

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