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Paul El Kharrat se confie sur son livre : "J'ai des points communs avec les criminels" - INTERVIEW

Le 13 octobre 2021, Paul El Kharrat publie son nouveau livre, Crimes et Mystères de Paris, aux éditions Harper Collins. Un livre ludique et passionnant dans lequel l'ancien champion des 12 Coups de midi raconte en détail la chronologie des plus grosses affaires criminelles de la capitale. Interrogé par Femme Actuelle, il évoque les raisons d'un tel ouvrage.

Deux ans après son départ des 12 Coups de midi, Paul El Kharrat veut tourner la page. Révélé au grand public dans le jeu de Jean-Luc Reichmann en janvier 2019, cet étudiant en licence d'Histoire à Grenoble était finalement reparti avec 691.522 euros et fier d'avoir pu prouver que les autistes Asperger pouvaient eux aussi réaliser leurs rêves. À ce sujet, Paul El Kharrat en a réalisé un de rêve : écrire un livre qui mêle Histoire et criminologie, ses deux grandes passions. Pour cela, le nouveau sociétaire des Grosses Têtes s'est plongé dans ses bouquins durant trois mois et dévoile le 13 octobre 2021, Mystères et crimes de Paris aux éditions Harper Collins. Lors d'un long entretien accordé à Femme Actuelle, Paul a évoqué sa passion pour les tueurs en série, sa récente notoriété mais aussi... sa recherche (peu active) du grand amour !

Femme Actuelle : Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre sur les crimes de Paris ?
Paul El Kharrat :
J’ai toujours été un passionné de criminologie, qui a, il faut le dire, quelques soucis psychologiques. Donc, j’ai peut-être quelques connexions neurologiques qui me poussent à entreprendre l'écriture de récits un peu morbides, sordides, sanguinaires, inquiétants comme ceux-ci. Aussi, parce que je partage de nombreux points communs avec des criminels et tueurs en série. Ce qui ne fait pas de moi un criminel à proprement parler mais comme je le dis souvent : “Je suis un criminel sans le crime”. C’est-à-dire que j’ai énormément de mal à m’insérer dans la société. Moi qui suis intéressé par la différence et la folie, qui en est moi-même atteint, pas au point de tuer mon prochain même si j’y songe souvent [rires], ça m’a donné envie de l’aborder et d’en parler.

Vous sentez-vous proche de ces personnages d'une certaine manière ?
P.E.K. :
Oui. Je me sens proche d'eux car ils ont été mis au ban de la société, ils ne sont pas parvenus à entrer dans les rangs pour beaucoup. Que leur seul moyen de rendre la monnaie de leur pièce, à la société qui n’a pas voulu les accueillir à bras ouverts, c'était de piller, de voler, de tuer, ou attenter à la vie de figures marquantes de l’Histoire comme pour les cas de Jean Jaurès ou Louis Philippe. Moi-même qui suis différent des autres, qui ai eu tellement peu d’attaches envers les êtres humains, par moments, je ne suis pas toujours parvenu à les apprécier. À chaque fois que je suis rentré en contact avec eux, j'étais déçu ou en colère.

Pensez-vous que certains d'entre eux pouvaient être touchés par une forme d'autisme sans le savoir ?
P.E.K. :
Peut-être, oui. Il y a des troubles psychiatriques, psychologiques et neurologiques. Certains étaient atteints de monomanie, de dépression, de psychoses, de syndromes maniaco-dépressifs… À cette époque, on ne diagnostiquait rien de tout ça, on ne pouvait que supputer. On ne peut que supposer qu’ils étaient atteints d’idées sombres et sinistres.

"Je pensais que personne n'allait s'intéresser à ma vie"

Comment s’est déroulée l’écriture ?
P.E.K. :
J’ai écrit ce livre seul, je n’ai pas été aidé. J’ai lu beaucoup de livres sur le sujet, ça m’a toujours intéressé. Je n’ai pas eu besoin de faire la corvée de chercher des informations un peu partout. D’ailleurs, il y a une bibliographie à la fin du livre, mais elle n’est pas importante. Je me suis documenté sur des sites internets, mes connaissances personnelles… C'est avec ces outils-là que j’ai écrit ce livre en seulement quelques mois. J’ai écrit une quarantaine d’affaires criminelles et on en a gardé 37.

Avez-vous davantage apprécié d’écrire ce livre plutôt que le précédent, un livre autobiographique, baptisé Ma 153e victoire ?
P.E.K. :
Le livre précédent a été écrit par quelqu’un d’autre, sous ma tutelle, donc oui ça n’a pas la même saveur ! Ce livre est un livre historique, c’est une autre approche, et surtout, je l’ai écrit seul. Narrer, raconter, c’est quelque chose qui me plaît énormément. Nécessairement, écrire ce livre fut une grande joie et un grand plaisir. Alors qu’un livre sur mon existence, j’ai plutôt été sceptique en pensant que personne n’allait s’intéresser à ma vie. Je me disais que personne n’allait le lire. Et pourtant, certains qui ne regardaient pas le jeu ont été intéressés. Mais pour moi, Crimes et Mystères de Paris est mon premier livre.

Vous n’avez jamais songé à vous lancer dans une carrière qui se rapprocherait de la criminologie ?
P.E.K. :
[Rires] Je n’ai jamais voulu être inspecteur, profiler, médecin légiste ou je ne sais quoi. Mais il est vrai que j’ai une analyse et une pertinence assez importante dans le domaine, le fait que j’observe énormément de choses, que j’analyse beaucoup de détails, que j’ai un degré d'observation supérieur aux autres, ça pourrait laisser penser que j’ai le profil psychologique adéquat pour résoudre toutes les énigmes mais je n’ai pas eu l’intérêt de me lancer dans ce métier-là. Et je ne sais même pas ce que je désire faire, alors bon…

"Je ne me résume pas aux 12 coups de midi"

Vous dites que retracer l’Histoire du crime permet de mieux comprendre l’évolution des mœurs de cette époque à nos jours. Pourquoi ce lien ?
P.E.K. :
À l’époque, nous n’avions pas la même empathie pour les condamnés à mort. Ni le même degré de persuasion concernant la peine de mort. Au fil du temps, l’histoire criminelle a évolué. Le public ne veut plus passer en dessous de l'échafaud pour récupérer le sang du condamné. Il y a un spectacle morbide autour de la mise à mort qui était tout bonnement insupportable, et au fil du temps on a commencé à exécuter avec des effets moins spectaculaires. Beaucoup de criminels étaient de pauvres bougres désœuvrés, qui ne savaient pas comment se faire une place dans la société, et en quelque sorte, c'est une vengeance sanguinaire qui les a fait se retourner contre cet Etat qui ne les a pas chéris comme des enfants. Ces criminels sont des exemples d’une société qui a beaucoup souffert, d'une souffrance populaire même, qui était en déliquescence. Ils sont l’exemple typique d’une jeunesse en mal de sensations.

Vous avez divulgué votre nom de famille, on vous appelle désormais Paul El Kharrat. Ça vous soulage de ne plus voir “Paul des 12 Coups de midi” ?
P.E.K. :
Oui, énormément. Il est toujours préférable qu’on arrête de me rattacher à un seul jeu. Je ne désire absolument pas qu’on dise que je n’ai pas de considération pour le jeu, au contraire, mais je ne me résume pas aux 12 Coups de midi. Je fais quelques rares apparitions mais je suis Paul El Kharrat, j’ai divulgué mon nom de famille donc je préfère que l’on me cite avec mon nom plutôt qu’avec cette dénomination, au même titre qu’une anaphore de ce type. Je trouvais ça un peu réducteur. Il faut parvenir à laisser les 12 Coups de midi derrière soi. C’est une épopée qui s’est achevée. Il ne faut pas l’oublier mais il faut se détacher de cela.

Vous êtes désormais sociétaire aux Grosses Têtes sur RTL, cet exercice vous plaît-il ?
P.E.K. :
Énormément. Dès le début, j’ai été à l’aise. Ils m’ont bien accueilli, j’étais dans de bonnes conditions. Je m’illustre par mon savoir donc c’est une très belle chose. Il y a de la légèreté, de l'humour, de la grivoiserie bien évidemment, c’est souvent une bonne ambiance qui règne aux Grosses Têtes. Je ne me suis pas fait d’amis proches mais au fil du temps, avec certains sociétaires récurrents comme Christine Bravo, Bernard Mabille ou JeanFi Janssens, il y a forcément des liens qui se créent.

"Je ne connais pas le sentiment de l'amour..."

Il y a un an, vous déclariez avoir de gros problèmes pour vous intégrer à un groupe, pour trouver votre place socialement. Est-ce que ce trait de votre personnalité s’est affaibli depuis votre récente notoriété ?
P.E.K. :
Non, il ne s’est pas affaibli. Je dirais même qu’il s’est renforcé. Dorénavant, à force de côtoyer du public, je sais à quel moment je ne dois pas me mélanger ou côtoyer des gens qui ne seront pas toujours bienveillants. J’ai appris à me méfier, à savoir qui serait susceptible d’être une belle et bonne personne ou avec quelle autre j’aurais plus de difficulté. J’ai toujours été méfiant mais il faut l’être encore plus lorsqu'on travaille à la télévision ou à la radio… Il faut peser ses mots, avoir une certaine considération des choses. Je ne me bride pas mais mes propos peuvent être parfois déformés.

Avez-vous fini par rencontrer votre idole Stéphane Bern ?
P.E.K. :
Non, toujours pas ! Je ne l’ai jamais croisé. J’aimerais beaucoup faire des numéros conjointement avec lui, sur les sujets historiques qu’il aborde sur ses émissions sur France 2 et France 3. J'ai un intérêt toujours plus vif pour ses programmes, je les regarde depuis que je suis petit. En faire un serait quelque chose d’assez incroyable. Que ce soit sur des affaires criminelles, historiques ou autres… ce serait vraiment un rêve. Peut-être n’est-il absolument pas intéressé, mais on ne sait jamais !

Avez-vous d’autres rêves, hormis rencontrer Stéphane Bern ?
P.E.K. :
[Rires] Il y a une chose que j’aimerais tellement faire, mais comme je ne suis ni un comédien ni un acteur ça va être compliqué, mais je voudrais jouer dans des films historiques. Ce serait quelque chose d'assez incroyable. Avec les costumes, l’époque, l’atmosphère, les évènements, les discours… j’aimerais beaucoup.

Continuez-vous vos études d’Histoire ?
P.E.K. :
Non, j’ai arrêté. Le confinement a eu raison de mes études, j’ai mis tout cela entre parenthèses. Je n’avais plus la motivation nécessaire pour étudier à distance et rendre les travaux qui incombaient à ma tâche d’étudiant. J’ai mis mes études de côté mais en même temps j’écris, et c’est quelque chose que j’aime énormément faire.

Et les amours, Paul ?
P.E.K. :
Je n’ai pas rencontré l’amour, je ne suis pas encore amoureux. Mais j'espère qu’au fil du temps et des discussions, il viendra peut-être. Pour l’instant, je ne connais pas ce sentiment de l’amour mais j’attends qu’au fil des rencontres, des appréciations mutuelles, il naisse enfin, on ne désespère pas. Je verrai bien… S’il y a des individus sympathiques, charmants, intelligents, sérieux, gentils, qui sait. Et parfois ce n’est pas suffisant pour être amoureux ! Je poursuis mes recherches… J’ai été approché par des femmes, d’un peu trop près d’ailleurs, mais pas forcément avec les mêmes intérêts et la même honnêteté. [Rires] Mais je suis toujours insatisfait, je ne me contente jamais de ce que j’ai, je veux tout contrôler et je suis trop cérébral. Je ne laisse pas les sentiments naître... C’est peut-être ça le problème !

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