Parce que la « personnalité » d’un chien se joue très tôt, le maître doit rester vigilant. Revue des erreurs les plus courantes par le Dr Laurence Dillière-Lesseur, vétérinaire comportementaliste.
1. Les bonnes bases pour élever son chien
Contrairement à ce que la nature avait prévu à l’origine, de plus en plus de chiens vivent aujourd’hui en ville, dans des appartements confinés, à devoir cohabiter avec des humains de tous âges… Or, pour qu’un chien apprenne à vivre en harmonie dans une famille, il doit, dès sa jeunesse, être « à l’aise dans ses papattes ». Autrement dit, pour citer Laurence Dillière-Lesseur, « le maître doit lui permettre d’acquérir un bon équilibre émotionnel ».
La spécialiste précise : « Cet équilibre permettra ensuite de mettre en place plus facilement les apprentissages du type couché, marche en laisse, rappel... Tout se joue dans les 4 premiers mois. Mais le maître, souvent mal informé des besoins comportementaux du chiot, commet parfois des impairs. C’est dans la petite enfance que le chien fonde les bases de son équilibre émotionnel à venir. C’est pourquoi prévenir les troubles du comportement, c’est d’abord prévenir les troubles du développement. » Pour que votre fidèle compagnon grandisse dans les meilleures conditions, Laurence Dillière-Lesseur a décrypté les cinq erreurs d’éducation les plus courantes, et nous guide pour mieux savoir nous y prendre.
2. Règle n°1 pour bien élever un chien
Règle n°1 attendre que le chiot soit complètement vacciné pour le sortir
L’erreur que l’on commet
Par crainte de confronter son chiot à des maladies, le maître hésite souvent à le sortir si les premières vaccinations ne sont pas terminées. Or, c’est grâce aux stimulations qu’il aura connu pendant ses quatre premiers mois que le chien saura ensuite s’adapter à ses futures conditions de vie. S’il ne sort pas, il risque de développer des peurs vis-à-vis des bruits et des autres individus qu’il croisera ensuite.
Ce qu’il faut faire
Le chiot doit être confronté, pendant ses quatre premiers mois, à tout ce qu’il vivra plus tard dans sa vie d’adulte, afin qu’il s’y acclimate. Si le maître ne promène pas son chien dans des endroits souillés par des crottes de chiens ou près des eaux stagnantes, le risque de maladies est très faible. A terme, il est moins dangereux de confronter son chiot à la vie extérieure que de le garder enfermé.
3. Règle n°2 pour bien élever un chien
Règle n°2 : se laisser mordiller par le chiot
L’erreur que l’on commet
La première chose que le maître doit apprendre à son chiot, c’est contrôler ses mordillements. Quand il a besoin de mastiquer, il faut lui donner des jouets, des bouts de bois… mais pas les mains ni les pieds. L’empêcher de mordiller, c’est lui apprendre à s’arrêter. Après, il devient ainsi capable de se maîtriser. Un chien qu’on laisse nous mordiller ne saura pas se contrôler, il peut devenir hyper excitable, tout fou, nerveux…
Ce qu’il faut faire
De la même façon qu’il ne faut jamais l’encourager à mordre, on doit aussi réprimer toute tentative de mordillement. S’il insiste, on peut plaquer gentiment son chiot au sol, et le retourner sur le dos. Il se clamera automatiquement. Autre erreur à ne pas commettre : l’habituer aux jeux de traction, comme tirer sur un bâton. Cela initie un rapport de force néfaste. Il faut, au contraire, favoriser le contact du chiot avec d’autres chiens adultes. Et, avant une activité qui va l’exciter (jouer, donner à manger, mettre la laisse), lui apprendre à s’asseoir, même s’il est encore tout petit.
4. Règle n°3 pour bien élever un chien
Règle n°3 : isoler le chiot la nuit et le laisser "hurler à la mort"
L’erreur que l’on commet
On pense souvent qu’en le laissant pleurer, on habitue son chiot à dormir seul. Or, à cet âge, le chiot ne prend par de mauvaises habitudes. Jusqu’à 4 mois, cette petite boule de poil a besoin de réconfort, de chaleur et de protection pour construire son équilibre. Il lui faut un lien d’attachement, une figure apaisante, incarnée par une seule personne, le maître, qui prend le relais de la mère. En se retrouvant tout seul enfermé, il peut être victime d’une crise de panique. Si le chiot n’affiche aucun signe de détresse, il peut dormir seul sans problème.
Ce qu’il faut faire
Tant qu’il est petit, il n’y a pas d’inconvénient à faire dormir le chiot près de soi dans la chambre. Au fur et à mesure qu’il grandit, on éloigne progressivement le lieu de couchage. Et après 4 mois, il faut refuser les avances du chien. Prenons exemple sur la chienne, qui empêche l’accès aux mamelles à partir de 5 à 6 semaines quand débute le sevrage, et achève de repousser ses chiots définitivement aux alentours de la puberté. Le détachement se réalise progressivement, tout en douceur.
5. Règle n°4 pour bien élever un chien
Règle n°4 : entretenir une relation fusionnelle avec son chiot
L’erreur que l’on commet
Si l’on acquiert un chiot pendant une période de longs congés (chômage, maladie…), et qu’on ne peut pas ensuite emmener son animal sur son lieu de travail, on se prépare des moments difficiles ! Car le maître, prolongeant ainsi l’attachement dans le temps, n’habitue pas son chien à rester seul. Et quand la séparation deviendra obligatoire, celui-ci risque de présenter de l’anxiété, qui peut se manifester par des dégâts, car le chiot recherche alors l’odeur de l’être d’attachement.
Ce qu’il faut faire
On l’habitue progressivement à rester seul : un quart d’heure pour commencer, le temps d’aller chercher son pain, puis de plus en longtemps, jusqu’à s’absenter une-demi journée. On laisse alors un objet porteur de l’odeur de l’être d’attachement (t-shirt, chaussette) ou on branche un diffuseur de phéronomes apaisantes. A partir de quatre mois, on retire l’objet porteur de l’odeur, et on favorise les contacts avec l’ensemble des membres de la famille. On refuse également les avances du chien.
6. Règle n°5 pour bien élever un chien
Règle n°5 : laisser à disposition une gamelle pleine
L’erreur que l’on commet
Le chien est un animal social qui organise son comportement selon un système de hiérarchie. Et la 1ère règle de hiérarchisation, inculquée par la mère, c’est que le chiot doit manger après les adultes (les dominants). Les chiots doivent attendre leur tour pour manger, généralement en dernier. Pour pouvoir s’approcher de la nourriture, le chiot apprend à émettre des signes de soumission, comme se coucher sur le dos. Si le chiot est séparé trop vite de sa mère, il ne saura pas qu’il doit attendre pour aller manger. Si le maître ne le lui apprend pas, le chiot ira manger quand il a faim. Et s’il ne trouve rien à manger quand il a faim, il peut devenir agressif, ou se mettre à voler. On appelle ces chiens des « délinquants canins ».
Ce qu’il faut faire
On distribue le repas du chiot après celui des maîtres. On ne lui laisse la gamelle devant lui qu’une vingtaine de minutes, et, surtout, on s’applique à ne jamais lui faire goûter ce qu’on mange pendant nos repas.
A lire aussi :
⋙ Homme ou femme : à qui les chiens obéissent le mieux ? Les révélations d'une étude
⋙ Une étude démontre que les chiens comprennent (vraiment) ce qu'on leur dit
Osez vous lancer
Coaching gratuit
Maison au naturel
Changez vos habitudes et apprenez à entretenir votre maison sans produit chimique. En savoir plus