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Compostage obligatoire : en ville, comment faire ?

Depuis le 1er janvier 2024, nous devons tous être en mesure de trier nos déchets alimentaires. Pour les citadins, le compostage est loin d’être évident. Tour d’horizon des solutions.

Depuis le 1er janvier, toutes les communes doivent proposer à leurs habitants une solution de tri des déchets alimentaires. Jusque là, ces biodéchets étaient mélangés aux ordures ménagères pour finir en décharge ou incinérés. Composés à 80% d’eau, ils peuvent pourtant facilement retourner à la terre sous forme de compost. Une solution écologique qui nécessite un geste simple : mettre ses épluchures et restes de repas dans un petit récipient type seau. Mais où le vider quand on n’a pas de jardin ?

J’identifie une borne de tri

À Nantes, Lyon, Montauban et ailleurs, les "points d’apport volontaire" fleurissent sur les trottoirs. On y dépose nos déchets alimentaires (en vrac ou dans des sacs biodégradables), qui sont ensuite transformés en biogaz ou en compost destiné à enrichir la terre des champs alentours. Certaines bornes s’ouvrent avec un code ou un badge. Pour y accéder, il faut s’inscrire auprès de la collectivité en charge de la gestion des déchets (métropole, communauté d’agglomération...), qui vous distribuera alors un "bioseau" (récipient de collecte à mettre dans la cuisine) et des sacs.

Je partage un bac

Gérés par les associations de quartier, les composteurs collectifs sont situés dans les jardins partagés ou sur la voie publique. Ils sont composés de trois bacs : après avoir jeté ses déchets dans le premier, on les recouvre d’une pelletée de broyats (matière sèche type brindilles, feuilles mortes) piochés dans le second ; le troisième bac sert à stocker le compost mûr, qui est distribué aux habitants plusieurs fois par an. "Le compostage de proximité est à la fois écologique et pédagogique, vante Cécile Bussière, porte-parole de l’association Réseau Compost Citoyen. Cela crée du lien social avec des ateliers, des cafés ou des apéros compost. On sent un vrai engouement."
Carte des sites de compostage partagé sur reseaucompost.org, inscription auprès de l’association locale.

Je me concerte avec mes voisins

Faire un compost dans le jardin de votre résidence, c’est possible sous certaines conditions. Il faut disposer d’au moins 5 m2 un peu à l’écart des immeubles pour installer les trois bacs (apports, broyat et maturation). Ceux-ci doivent être posés à même la terre pour faciliter le travail de décomposition des micro-organismes (bactéries, champignons) et des vers. Les volontaires devront obtenir l’accord du conseil syndical ou, pour un immeuble social, du bailleur et de l’association des locataires. Des collectivités soutiennent la démarche en fournissant matériel et aide technique. La mise en place du projet prend environ un an.

Je fabrique du terreau... dans ma cuisine !

Grâce aux vers de terre, on fait du compost sans sortir de chez soi. Le lombricomposteur s’installe dans la cuisine, le garage, la buanderie ou la cave, mais pas sur le balcon car les vers n’aiment pas les températures extrêmes. En dévorant la matière organique, les lombrics fabriquent jusqu’à 40 kg de terreau par an et par composteur. Idéal pour le rempotage du printemps ! On extrait aussi du jus par un robinet, qui sert d’engrais naturel. Pour éviter odeurs et moucherons, découpez finement vos épluchures, recouvrez-les de carton et bannissez les protéines animales. Certaines collectivités distribuent gratuitement des lombricomposteurs ou en vendent à prix préférentiel ; d’autres fournissent une aide à l’achat (remboursement de 20 à 40 €).

Les collectivités ont pris du retard

"Pour sortir les biodéchets de la poubelle, la meilleure solution reste la collecte séparée, autrement dit le ramassage à domicile avec un bac dédié, comme c’est le cas pour les emballages. Mais seule une centaine de communes a choisi cette solution, Lorient et Grenoble en tête. Globalement, les collectivités sont en retard ; on estime qu’au 1er janvier 2024, seulement un quart des Français a à sa disposition une solution de tri à la source. Pour déployer la collecte sur tout le territoire, il faut multiplier les moyens matériels et sensibiliser un maximum d’habitants."

Merci à Pauline Debrabandere, coordinatrice de campagnes chez Zero Waste France "L’heure n’est plus à l’expérimentation"

Le shopping de la rédac':

Compacte

À poser sur le plan de travail, cette mini-poubelle à anse est parfaite pour collecter et transporter nos déchets alimentaires. 3 L.

© Sort & Go, Brabantia, 18,75 €.

Évolutif

Conçu pour être utilisé dans la cuisine, ce lombricomposteur peut être agrandi en empilant d’autres plateaux. L 51 x P 38 x H 61 cm.

© "Urbalive", La Ferme du Moutta, 149 €.

Tout en un

La plante est nourrie grâce aux épluchures qu’on dépose dans ce pot lombricomposteur en terre cuite, fabriqué en France. L 30 x P 33 x H 46 cm.

© Transfarmers, à partir de 210 €.

À la japonaise

Dans ce seau de cuisine hermétique appelé bokashi, les épluchures fermentent à l’aide d’une poudre activatrice, libérant un jus à utiliser comme engrais.

© Les Verts Moutons, 65,90 €.
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