Arthrose à 40 ans : symptômes‚ diagnostic et traitements chez les patients jeunes

L’arthrose est une affection dégénérative des articulations. Elle entraîne des douleurs, des gonflements et des raideurs qui nuisent à la capacité d’une personne à se déplacer. Environ 73 % des personnes ayant de l’arthrose ont plus de 55 ans et 60 % sont des femmes, selon l'OMS.

"Si l’arthrose est effectivement une maladie liée au vieillissement‚ probablement 10 à 20% des cas d’arthrose concernent des personnes entre 40 et 50 ans", informe le Pr Francis Berenbaum‚ Chef du service de Rhumatologie à l’hôpital Saint Antoine, AP-HP, et professeur à la faculté de médecine Sorbonne Université. "L’arthrose avant 50 ans est compliquée d’un point de vue psychologique car les personnes qui en souffrent le vivent comme une entrée dans la vieillesse", informe le Pr Berenbaum. Les localisations de l’arthrose sont les mêmes quel que soit l’âge‚ les articulations les plus touchées étant le genou puis la hanche et les mains.

Arthrose à partir de 40 ans : quels peuvent être les facteurs de risque ?

Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque d’arthrose car le poids en excès fatigue les articulations. En outre le surpoids est un facteur de risque de maladies métaboliques, or les maladies métaboliques se caractérisent par une inflammation de bas grade qui favorise l’arthrose. Ce risque est d’autant plus élevé si le surpoids a commencé dans l’enfance ou dans l’adolescence car les articulations ont souffert pendant longtemps. Les traumatismes sportifs chez les personnes jeunes (20-25 ans) sont également un facteur de risque d’arthrose à 40 ans. "Il est par exemple démontré qu’un accident de ski ou autre qui oblige à retirer le ménisque ou un bout de ménisque entraîne un risque de 50% de développer une arthrose sur le genou touché 10 ans après", informe le Pr Francis Berenbaum.

Est-ce que j’ai de l’arthrose ? Voici les principaux symptômes

Les formes d’arthrose précoce se manifestent de la même façon que l’arthrose chez des personnes plus âgées‚ à savoir par une douleur et un enraidissement articulaire. Il faut y penser si vous avez une douleur chronique mécanique au niveau d’une articulation et qui s’accentue à l’effort ainsi qu’un enraidissement de celle-ci. La douleur et l’enraidissement du genou ou de la hanche entraînent des difficultés à la marche et donc plus de sédentarité. "Les personnes souffrant d’arthrose et qui ont du mal à marcher ont une mortalité cardiovasculaire augmentée de 50% par rapport à des personnes ne souffrant pas d’arthrose à l’origine de difficultés pour se déplacer", indique le Pr Berenbaum. Autre signe qui doit alerter : lors d’une poussée inflammatoire d’arthrose‚ l’articulation est douloureuse et gonflée , réveille la nuit et provoque un enraidissement dès le réveil. Si vous avez plusieurs articulations touchées brutalement d’un coup‚ cela évoque plutôt un autre rhumatisme et pas une arthrose. Le diagnostic de l’arthrose se fait avec un interrogatoire, un simple examen clinique et une radiographie de l’articulation.

Arthrose entre 40 et 50 ans : quels sont les traitements ?

L’arthrose est une maladie qui ne se guérissant pas‚ l’objectif est de soulager les douleurs. La perte de poids en cas de surpoids et la pratique d’une activité physique régulière sont la base du traitement non-médicamenteux. Perdre du poids permet de soulager les articulations. L’arthrose évolue alors probablement moins rapidement. "L’activité physique est essentielle pour lutter contre l’enraidissement. Le renforcement musculaire permet en outre de renforcer et stabiliser l’articulation. La pratique d’une activité physique a également un effet plus général sur tous les facteurs métaboliques et un effet psychologique. Les personnes souffrant d’arthrose qui ont du mal à bouger ont en effet un risque augmenté de dépression", explique le Pr Francis Berenbaum. Il est possible d’être accompagné(e) par un kinésithérapeute si l’on n’a pas fait d’activité physique depuis très longtemps.

Le traitement médicamenteux est symptomatique. Les plus efficaces sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). "Il y a moins de comorbidités à l’âge de 40 ans qu’à 70 ou 80 ans qui contre-indiquent l’usage de ces anti-inflammatoires", indique le Pr Berenbaum. Lors des poussées inflammatoires‚ les infiltrations de cortisone sont efficaces pour soulager rapidement l’inflammation et donc la douleur mais leur effet ne dure que quelques semaines. "Les injections d’acide hyaluronique sont également parfois proposées même si elles ont été déremboursées récemment par manque de preuve formelle d’efficacité supérieure à un placebo", précise le rhumatologue interrogé.

Arthrose jeune : le problème des prothèses totales articulaires

La mise en place d'une prothèse est envisagée lorsque les douleurs ne sont plus soulagées par les différents traitements et que la gêne fonctionnelle est importante dans la vie quotidienne. "Il est plus difficile de traiter une arthrose chez une personne de 40 ans que chez une personne plus âgée car le remplacement total de l’articulation endommagée par une prothèse à cet âge est problématique", souligne le Pr Berenbaum. La durée de vie d’une prothèse totale chez une personne de 40 ans est en effet plus courte‚ de l’ordre de 10 à 15 ans‚ il faut donc la remplacer vers l’âge de 55 ans puis vers 70 ans. Or‚ la pose de la troisième prothèse totale est plus compliquée. "C’est pourquoi les chirurgiens n’aiment pas mettre de prothèse totale avant l’âge de 50 ou 55 ans et proposent parfois des prothèses partielles", informe le Pr Berenbaum.

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