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Polyarthrite rhumatoïde et pseudo-polyarthrite rhizomélique : quelles différences et comment les reconnaître ?

Polyarthrite rhumatoïde et pseudo-polyarthrite rhizomélique : quelles différences et comment les reconnaître ?
Yurii Yarema
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Les rhumatismes inflammatoires se manifestent par une douleur et un gonflement des articulations. Mais quelles sont exactement les différences entre ces pathologies ? On fait le point avec un rhumatologue.

Parmi les différents types de rhumatismes inflammatoires, nous pouvons citer la polyarthrite rhumatoïde (PR) qui désigne l’inflammation et le gonflement d’au moins 3 articulations (poly), ainsi que la pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR). Ces deux rhumatismes ont des points communs mais également un certain nombre de différences. Le Pr Jérôme Avouac, rhumatologue au sein de l’Hôpital Cochin et Enseignant Chercheur au sein de l’Université de Paris et de l’Institut Cochin nous explique lesquelles.

Qu’est-ce que la pseudo-polyarthrite rhizomélique ? Définition

"La pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR) n’est pas une polyarthrite à proprement parler. Il s’agit d’une inflammation périarticulaire (en périphérie de l’inflammation) en rapport avec la maladie", informe le Pr Jérôme Avouac‚ rhumatologue au sein de l’Hôpital Cochin et Enseignant Chercheur au sein de l’Université de Paris et de l’Institut Cochin. Ce sont les structures autour de l’articulation qui sont inflammées et pas les articulations elles-mêmes. C’est pourquoi on emploie le terme de pseudo-polyarthrite.

Quels sont les points communs de la polyarthrite rhumatoïde et de la pseudo-polyarthrite rhizomélique ?

Ce sont deux maladies rhumatologiques prises en charge par les médecins rhumatologues. Ce sont aussi deux maladies dans lesquelles il y a de l’inflammation locale et systémique, c’est à dire détectée dans le sang des patients. "Elle ont aussi pour point commun de bien répondre aux corticoïdes", informe le Pr Jérôme Avouac. Les corticoïdes sont utilisés pour traiter une poussée de polyarthrite rhumatoïde ou traiter en première intention une pseudo-polyarthrite rhizomélique. Le méthotrexate (immunosuppresseur) et les biothérapies (commeletocilizumab) sont aussi utilisés dans le traitement de ces deux pathologies.

L’âge et le sexe : la grande différence entre la polyarthrite rhumatoïde et la pseudo-polyarthrite rhizomélique

La polyarthrite rhumatoïde survient chez des personnes plus jeunes que la pseudo-polyarthrite rhizomélique. "Elle débute le plus souvent entre 40 et 50 ans alors que la pseudo-polyarthrite rhizomélique survient toujours après 50 ans et touche surtout des personnes plus âgées aux alentours de 65-70 ans", informe le Pr Jérôme Avouac. Les deux maladies touchent majoritairement les femmes mais le sexe ratio est plus élevé pour la polyarthrite rhumatoïde (3 femmes pour 1 homme vs.2 femmes pour 1 homme). La polyarthrite rhumatoïde est le rhumatisme inflammatoire le plus fréquent en France. La pseudo-polyarthrite rhizomélique est plus rare. "Il a été décrit des cas de pseudo-polyarthrite rhizomélique après un vaccin contre le SRAS-COV2 ou après une immunothérapie cancéreuse", précise le rhumatologue interrogé.

Perte de poids, fatigue, douleurs… quels sont les symptômes de ces rhumatismes inflammatoires ?

Ces deux maladies ne touchent pas non plus les mêmes articulations. La polyarthrite rhumatoïde touche les surtout les petites articulations des mains et des pieds par des arthrites alors que la pseudo-polyarthrite rhizomélique atteint la ceinture scapulaire (les épaules) et la ceinture pelvienne (le bassin). "Il s’agit de bursites‚ inflammations de bourses séreuses qui sont en périphérie du moyen fessier pour le bassin ou au niveau de l’épaule (bursite sous-acromiale). Autres différences entre ces deux rhumatismes inflammatoires : la pseudo-polyarthrite rhizomélique s’accompagne d’une altération de l’état général : perte de poids‚ fatigue."

Cette maladie peut parfois être associée à des cancers surtout quand les patients ne répondent pas bien à la corticothérapie : ce sont des pseudo-polyarthrites rhizoméliques paranéoplasiques. La pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR) peut aussi être associé à la maladie de Horton‚ une maladie inflammatoire des vaisseaux.

Polyarthrite rhumatoïde et pseudo-polyarthrite rhizomélique : comment fait-on la différence ?

Les populations touchées par ces deux maladies rhumatologiques étant différentes‚ ne sont pas souvent confrontés à des doutes sur le diagnostic‚ à part dans un certain cas. : "Chez des patients plus âgés‚ la polyarthrite rhumatoïde peut commencer aux épaules‚ avant de toucher les mains‚ ce qui ressemble alors à une pseudo-polyarthrite rhizomélique", souligne le spécialiste interrogé. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune. On va donc trouver des auto-anticorps (facteurs rhumatoïdes‚ anticorps anti-CCP) dans le sang alors que la pseudo-polyarthrite rhizomélique est une maladie inflammatoire mais non auto-immune.

La détection d’anticorps grâce à une prise de sang‚ la présentation clinique (arthrite pour la PR‚ plutôt bursite pour la PPR) et aussi et surtout l’examen radiographique vont permettre de poser le diagnostic. "La PR abime les articulations. Sur les radiographies‚ on va voir des érosions‚ des pincements des interlignes articulaires. La PPR en revanche n’abime pas les articulations", explique le Pr Jérôme Avouac. Celui-ci précise que l’échographie est très utile aussi pour faire la différence entre ces deux maladies rhumatologiques : "Celle-ci permet de voir des épanchements des articulations qui sont un signe de polyarthrite rhumatoïde ou des bursites dans la pseudo-polyarthrite rhizomélique". Le PET-scanner peut être utilisé dans le cas de la PPR pour cartographier les lésions autour des articulations‚ de voir s’il y a une maladie de Horton associée (inflammation des vaisseaux) et de vérifier qu’il n’y a pas de présence d’image suspecte de tumeur.

Traitements : les différences de suivi médical entre la polyarthrite rhumatoïde et la pseudo-polyarthrite rhizomélique

La prise en charge de ces deux maladies est différente‚ même si les mêmes médicaments sont employés. "La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique alors que la pseudo-polyarthrite rhizomélique peut être guérie avec un traitement", explique le médecin interrogé. La PPR peut être traitée seulement avec des corticoïdes‚ et bénéficier d’un traitement de fond en cas de corticorésistance. "La PR‚ elle‚ nécessite un traitement de fond (Méthotrexate‚ biothérapie)", indique le Pr Jérôme Avouac.

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