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Une activité physique minime est-elle suffisante pour réduire le risque d'AVC ?

Si les recommandations officielles préconisent de pratiquer une certaine dose d’activité physique au quotidien pour rester en bonne santé, ces objectifs sont rarement atteints par la majorité. Des chercheurs se sont penchés sur l’impact d’une activité physique minime sur le risque d’AVC. On fait le point.

C’est bien connu, le sport présente de nombreux bénéfices pour la santé. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle qu’une activité physique régulière améliore les aptitudes musculaires, la capacité cardiorespiratoire et la densité osseuse, aide à maintenir un poids corporel sain, mais réduit aussi le risque de nombreuses affections chroniques, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, ou encore certains types de cancer.

L'activité physique est également recommandée pour prévenir les risques d’accident vasculaire cérébral (ou AVC), qui correspond à une perte brutale d’une ou plusieurs fonctions du cerveau. Selon le site de l’Assurance Maladie, plus de 120.000 personnes ont subi un AVC aigu en France en 2021. Parmi les facteurs de risque, il ne faut pas négliger la sédentarité et le manque d’activité physique. Pour un adulte, l’OMS recommande d’exercer au moins 150 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité modérée, et au moins 75 minutes hebdomadaires d’activité d’endurance d’intensité soutenue, mais environ ¼ de la population mondiale n’atteint pas ces chiffres.

Risque d’AVC : quelle est l’efficacité d’une faible activité physique ?

Dans une étude publiée le 5 mars 2024 dans le Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, des scientifiques ont recherché si des niveaux d’activité physique moins élevés que les recommandations officielles pouvaient tout de même apporter une protection contre le risque d’AVC. Pour cela, ils ont analysé les résultats de 15 études antérieures, regroupant plus de 750.000 participants dont la santé avait été suivie pendant 10,5 ans en moyenne, ainsi que l’impact potentiel de différents niveaux d’exercice pendant les loisirs sur les risques d’AVC.

A l’issue de leurs travaux, les chercheurs ont observé que la pratique de la quantité “idéale” d’activité physique était susceptible de réduire le risque d’AVC de 29%, mais également qu'une activité inférieure à cet objectif pouvait le réduire de 18%. Par ailleurs, ils ont noté qu’un niveau modéré d’exercice physique réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral de 27 à 29%, par rapport à l’absence totale d’activité physique. Les scientifiques ont donc conclu que même un niveau d’activité physique inférieur aux recommandations était efficace pour réduire le risque d’AVC, en comparaison avec un comportement sédentaire. Ils ont également démontré que ces effets étaient indépendants du sexe et de l’âge des participants. "D'après nos résultats, tous les niveaux [d'activité physique pendant les loisirs] peuvent être bénéfiques pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux, y compris les niveaux actuellement considérés comme faibles ou insuffisants", avancent les chercheurs.

Activité physique et risque d’AVC : des découvertes qui doivent encourager à s’exercer, même en petite quantité, selon les scientifiques

Selon les scientifiques de l’étude, ces résultats doivent pousser les pouvoirs publics et les professionnels de santé à encourager chaque personne à pratiquer le niveau d’activité physique qu’elle est capable d’atteindre pendant son temps libre, même s’il est en dessous des recommandations officielles, afin de réduire son risque de souffrir d’un accident vasculaire cérébral. "Les gens devraient être encouragés à être physiquement actifs, même aux niveaux les plus bas”, concluent-ils.

Sources :

  • Risk of stroke with different levels of leisure-time physical activity: a systematic review and meta-analysis of prospective cohort studies - Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry - 5 mars 2024
  • Even low levels of leisure time physical activity help to lower stroke risk - BMJ - 6 mars 2024
  • Activité physique - Organisation mondiale de la Santé
  • Comprendre l'accident vasculaire cérébral et l'accident ischémique transitoire - Ameli.fr
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