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En cas de fracture, quelles sont les alternatives innovantes au plâtre ?

En cas de fracture, quelles sont les alternatives innovantes au plâtre ?
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En cas de fracture ou d’entorse, l’immobilisation s’impose. Mais le plâtre n’est plus l’unique solution.

Le plâtre est longtemps resté l’unique recours pour "fixer" une fracture ou une entorse. Dans le cas de fractures graves, d'entorses sévères ou de réparations post-chirurgicales, le plâtre n'a pas d'équivalent, car il permet d'immobiliser totalement la partie du corps concernée. C'est également un moyen de protéger contre lui-même le patient, spécialement les enfants, en prévenant tout mouvements indésirable. Mais des solutions alternatives plus faciles à vivre se développent. Au point de détrôner les bandes plâtrées ? Pas forcément… On vous explique.

Les alternatives actuelles

- La résine, imperméable et respirante. En cas de fractures, entorses, luxations et chirurgies orthopédiques, les bandes de résine offrent une alternative légère à l'immobilisation traditionnelle, ce qui est important chez les personnes âgées et les enfants. Une fois humides, elles épousent la forme du membre puis durcissent plus rapidement que le plâtre. De surcroît imperméables à l'eau, mais respirantes pour la peau, elles autorisent de brèves douches, alors que le plâtre mouillé se fragilise et entraîne des irritations, des moisissures, et donc des odeurs. Enfin, la résine étant radiotransparente, elle est donc compatible avec des examens d’imagerie.

- Les bottes amovibles, pour remarcher plus vite. Prescrites après une chirurgie réparatrice d’entorse ou, dans une moindre mesure, après une déchirure musculaire, les bottes de marche sont des orthèses d'immobilisation en plastique dur, garnies d’une doublure rembourrée et de sangles. Là encore, elles remplacent le plâtre, auparavant délivré pour six semaines sans permettre d’appui. Or, précise le Pr Frank Duteille, chef du service des brûlés et de chirurgie plastique du CHU de Nantes, "l’entorse ne nécessite pas d’immobilisation stricte, contrairement à la fracture. Il suffit d’éviter les déplacements latéraux de la cheville, de manière à ce que les ligaments cicatrisent en bonne position". La partie amovible de la botte facilite son retrait pour le nettoyage ou les soins.

Les innovations

- FlexiOH, positionnable puis durcissant. Destiné à faciliter le quotidien des patients, ce dispositif de grosse grille en polymère ajouré immobilise les membres cassés. Il est positionné sur le membre fracturé puis zippé. Une lampe bleue (UV) est ensuite appliquée pendant 3 à 10 minutes, ce qui fait durcir l'orthèse. "Ce système s'applique à certaines fractures comme celles du poignet non déplacées, ce qui permet une reprise progressive des activités, précise le Pr Duteille. Mais son utilisation peut être limitée pour des fractures plus complexes." FlexiOH est léger et respirant, compatible avec la réalisation de radiographies et de scanners et il supporte l'eau. Autre avantage enfin : il évite les syndromes de loge, c’est-à-dire la compression des masses musculaires par un plâtre d’emblée trop serré, ou qui le devient après l’apparition d’un œdème (bloquant la circulation sanguine).

- Les orthèses imprimées en 3D, à améliorer... L’innovation est intéressante, mais pour l’instant, la fabrication de ces orthèses ultra-personnalisées coûte cher, nécessite plusieurs heures et se fait impérativement au contact du membre fracturé. Or, immobiliser longuement une fracture dans la bonne position est rarement possible. Au stade actuel de leur développement, elles sont donc principalement utilisées à des fins de recherche et éventuellement dans des situations très spécifiques, comme les ostéotomies (lorsque l’os est sectionné) ou les pathologies nécessitant des corrections progressives.

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