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Il arrive qu'un AVC se produise la nuit, rendant alors la prise en charge plus complexe. Les explications d'une neurologue.
Avec le Dr Camille Heitz, neurologue.
Il arrive qu'un AVC se produise la nuit, rendant alors la prise en charge plus complexe. Les explications d'une neurologue.
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est une lésion cérébrale liée à une occlusion d’une artère cérébrale ou une à une hémorragie cérébrale. “L’occlusion est la cause la plus fréquente. Un caillot de sang bouge une artère, c’est-à-dire un vaisseau qui irrigue le cerveau. Le territoire irrigué ne reçoit donc plus de sang ni d’oxygène”, explique le Dr Heitz.
Dans un premier temps, ce territoire souffre et si le bouchon persiste les neurones de cette zone peuvent mourir. “Dans le cas de l’hémorragie, il s’agit d’un vaisseau qui éclate dans la tête et entraîne un saignement. De la même façon, ce saignement peut entraîner la mort des neurones concernés”, ajoute la neurologue.
Il est très important de connaître les symptômes de l’AVC afin de réagir le plus rapidement possible. Une prise en charge la plus plus précoce possible est en effet cruciale. “Les signes sont brutaux et surviennent d’une seconde à l’autre sans prévenir. Il peut s'agir d’une paralysie ou d’une perte de sensation d’un bras ou d’une jambe, de difficultés à parler, d’une perte de vue d’un côté ou de vertiges importants”, détaille le Dr Heitz. En cas d’hémorragie il peut y avoir en plus des maux de tête très violents et des vomissements, voire une perte de connaissance.
“Oui cela arrive même fréquemment, car dans la plupart des cas, l’AVC n’est pas douloureux.”, confirme la neurologue. Si l’AVC survient dans la nuit, la personne ne s’en aperçoit qu’au réveil. “Lorsqu’on découvre l’AVC au réveil, on essaie toujours d’interroger minutieusement la personne ou son conjoint pour savoir l’heure du coucher et si la personne s’est levée dans la nuit (pour aller aux toilettes par exemple). On essaie d’estimer l’heure à laquelle la personne a été vue sans AVC pour la dernière fois”, explique le Dr Heitz.
“On a un délai de 6h après le début des symptômes pour faire un traitement très efficace, appelé la thrombolyse. On injecte un produit puissant pour déboucher l’artère. Mais si ce traitement est fait trop tard alors que les neurones sont déjà morts, on risque d'entraîner un saignement et donc d’aggraver la situation”, explique la neurologue.
Lorsque l’AVC survient pendant la nuit, il est donc primordial d’essayer d’avoir le maximum d’informations sur le dernier moment où la personne a été vue “normale”. Le médecin demande une IRM cérébrale dont certaines séquences permettent justement d’estimer le délai de l’AVC. “Si l’AVC n'apparaît pas encore sur certaines séquences, cela signifie qu’il date probablement de moins de 6h. Il y a une balance bénéfice-risque à évaluer car il s’agit d’une estimation, pas d’une certitude. Les médecins neurologues sont habitués à prendre en compte toutes ces données pour juger si la thrombolyse est risquée ou non”, rappelle le Dr Heitz. Cette dernière précise que la personne et sa famille sont toujours informés des risques, afin qu’ils puissent prendre la décision de réaliser ou pas le traitement. “
“On peut dans certains cas (si le caillot est très gros) faire une thrombectomie, c’est-à-dire qu’on va directement chercher le caillot avec un cathéter. Ce geste-là entraîne moins de saignement et peut être une alternative si le risque de thrombolyse est trop important”, conclut la neurologue.
Merci au Dr Camille Heitz, neurologue (ICT, Institut du cerveau Trocadéro, Paris)
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