Soutenir les petits commerçants tout en donnant accès à une alimentation saine et équilibrée aux ménages les plus précaires. C'est le projet défendu par la sécurité sociale alimentaire, déployé depuis environ un an dans certaines villes de France. Le Conseil municipal de Paris vient d'approuver son déploiement dans trois arrondissements parisiens.
Mercredi 15 novembre 2023, le Conseil de Paris a entériné la généralisation de l'expérimentation de la Sécurité sociale de l'alimentation déjà testée avec succès dans le 20ᵉ arrondissement, rapporte actu.fr le 17 novembre 2023. Ce projet, porté par le groupe écologiste, vise à garantir à tous un accès suffisant à une alimentation saine tout en soutenant une agriculture durable. L'expérimentation débutera en septembre 2024, s'étendant au-delà du 20ᵉ arrondissement, pour englober les 14ᵉ et 18ᵉ arrondissements de la capitale. Une centaine de familles seront concernées. Il s'agit d'une initiative novatrice qui permettra aux bénéficiaires, en fonction de leurs revenus, d’accéder à un panier de courses comprenant des produits bio et frais. Initiée par le groupe écologiste, cette mesure a été adoptée lors du Conseil municipal malgré des réticences de l'exécutif parisien. Fatoumata Koné, présidente du groupe Les Écologistes de Paris, soulignait l'objectif de mixité et le principe d'universalité, à l'image de la Sécurité sociale, au micro de BFMTV le 17 novembre 2023. "L'objectif, quand on parle de qualité en matière d'alimentation, du mieux manger, c'est forcément dirigé vers des produits frais avec des fruits et légumes. Dans le choix des commerces, ce seront ceux de bouche : boulangerie, charcutier, etc. L'objectif est de venir en aide à tous nos petits commerces", a-t-elle ajouté.
Un dispositif qui a déjà fait ses preuves ailleurs en France
À Montpellier, ce sont 350 personnes qui bénéficient de ce dispositif depuis un an, défendu par des associations, des citoyens et des chercheurs. TF1 explique ce 24 novembre 2023 comment fonctionne la sécurité sociale alimentaire. Chaque personne bénéficiaire cotise à une caisse alimentaire à hauteur de ses moyens, 5 euros par mois, par exemple, pour Mickaelle, la retraitée suivie dans le reportage. Cette cotisation lui permet de bénéficier de 100 euros d'allocation mensuelle, sous forme de monnaie alimentaire virtuelle, la Mona, à dépenser dans des commerces qui privilégient le circuit court, à l'image des magasins bio ou des marchés paysans. Avant de bénéficier de cette mesure, Mickaelle raconte au micro de nos confrères qu'elle s'est privée de fruits et légumes pendant deux ans, par manque de moyen. "C'était une alimentation de survie, non pas de plaisir", raconte-t-elle.
Si aujourd'hui, le dispositif est financé par des subventions publiques, les bénéfices pour l'État devraient vite se faire ressentir. En effet, l'impact d'une mauvaise alimentation sur la santé des Français donne lieu chaque année à diverses maladies comme le diabète ou l'obésité, qui coûte beaucoup d'argent à l'Assurance maladie. Agir sur l'accès à une alimentation plus saine, c'est faire le choix de la prévention. À Paris, où le coût de la vie a tendance à être plus élevé qu'ailleurs, la municipalité prévoit 150 euros de produits conventionnés par mois et par personne, sous la forme d'une "carte vitale alimentaire". Des dispositifs similaires devraient s'étendre prochainement à d'autres grandes villes françaises, comme Lyon, Bordeaux ou encore Nantes.
Débat du jour
Osez vous lancer
Coaching gratuit
Maison au naturel
Changez vos habitudes et apprenez à entretenir votre maison sans produit chimique. En savoir plus