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AVC : ces nouvelles options thérapeutiques prometteuses

Pour améliorer le traitement des accidents vasculaires cérébraux, des chercheurs, alliés à des entreprises hexagonales, développent de nouvelles pistes.

Chaque année en France, plus de 140.000 personnes, dont environ 56 % de femmes, sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Et une personne sur cinq décède dans l’année qui suit. "D’ici à 2050, on estime même que le nombre d’AVC augmentera de 80 %, déclare le Pr Mikael Mazighi, neurologue à l’hôpital de la Fondation A. de Rothschild et à l’hôpital Lariboisière (Paris). Développer de nouvelles options thérapeutiques relève donc d’un enjeu de santé publique." Dans cette stratégie, la France est bien placée : des innovations médicales viennent ainsi d’être annoncées, qui visent à rétablir au plus vite la circulation sanguine dans le cerveau et à diminuer les risques de complications et de récidive. Un impératif majeur, car "traiter un AVC est une course contre la montre, insiste le neurologue. Plus on agit rapidement, moins il y a de neurones détruits et donc de risque de séquelles."

Un nouveau stent pour retirer plus facilement le caillot

Dans 80 % des cas, l’AVC survient parce qu’un caillot (thrombus) bouche une artère cérébrale : c’est l’AVC ischémique ou embolie cérébrale. "Le traitement habituel, appelé thrombolyse, consiste à dissoudre l’obstacle grâce à un médicament injecté par voie sanguine moins de quatre heures et demie après le diagnostic par imagerie, explique le Pr Mazighi. Mais la masse peut être trop grosse, dans ce cas la thrombolyse ne suffit pas, et nécessiter une thrombectomie (libération de l’artère) dans les six heures. On introduit dans l’artère un petit outil appelé stent-retriever, chargé d’agripper le caillot et de le retirer. Mais certains sont difficiles à ôter. C’est pourquoi nous travaillons à la mise au point d’un nouveau stent-retriever, capable de mieux adhérer au thrombus grâce à un revêtement biologique particulier. Cette solution diminuerait le risque de fragmentation du caillot lors de ce geste délicat, donc de complications." Développé en partenariat avec l’entreprise française Balt, leader mondial dans le domaine neurovasculaire, ce nouveau stent-retriever devrait bientôt être testé lors d’essais cliniques.

Réparer plus efficacement les artères pour éviter le risque de récidive

Dans 20 % des cas, l’AVC est dit hémorragique : à cause d’un anévrisme (dilatation anormale), le plus souvent, une artère cérébrale finit par se rompre et fuir. Pour la colmater, un fin maillage cylindrique, appelé coil, est alors introduit dans le vaisseau. Hélas, malgré cette prise en charge, 9 à 13,7 % des patients font un nouvel AVC dans les cinq ans qui suivent. Pour diminuer ce risque, l’entreprise Balt mène le projet Cicacoil en partenariat avec l’Inserm, le CNRS et le CHU de Limoges. Objectif : améliorer le colmatage de l’artère incriminée en recouvrant le coil de fucoïdane, un extrait d’algues vertes qui devrait favoriser la cicatrisation de l’artère et donc diminuer le risque d’une nouvelle rupture d’anévrisme.

Un nouveau médicament prometteur

Dans une étude tout juste publiée dans The Lancet Neurology, une équipe de chercheurs de la société française Acticor Biotech (issue de l’Inserm), coordonnée par le Pr Mikael Mazighi, révèle l’efficacité du Glenzocimab : ce nouveau médicament thrombolytique (qui dissout le caillot) permet de réduire de moitié le risque de décès après un AVC ischémique. Les résultats, qui devront être confirmés par des essais de phase 3, sont jugés très intéressants.

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