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Crises d’angoisse : les 3 erreurs à ne pas faire selon un psychiatre

Crises d’angoisse : les 3 erreurs à ne pas faire selon un psychiatre
Jirapong Manustrong

Les crises d’angoisse peuvent être difficiles à contrôler lorsqu’elles surviennent sans prévenir. Comment réagir face à ces situations paralysantes et handicapantes ? Un psychiatre répond.

Sensation d’étouffement, douleurs thoraciques, vertiges, palpitations cardiaques, tremblements et nausées sont tous des symptômes de la crise d’angoisse. Cet épisode de peur soudaine et intense peut donner l’impression de se trouver dans un monde irréel avec un sentiment de dépersonnalisation. Comment prévenir les crises d’angoisse et surtout comment les affronter ? Les réponses du Dr Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre et professeur de psychologie clinique et médicale, auteur de l’ouvrage Les essentiels des TCC.

Les causes de la crise d’angoisse

Les causes d’une crise d’angoisse sont, comme celles de l’anxiété, difficiles à déterminer. "Certaines personnes semblent avoir depuis toujours un profil anxieux, et la plupart des études réalisées dans ce domaine suggèrent une vulnérabilité biologique qui touche particulièrement les femmes : l'angoisse peut être héritée. D'autres personnes développent un trouble anxieux après avoir vécu un traumatisme spécifique ou des événements stressants récurrents. Dans certains cas, les troubles anxieux sont «appris» : on peut très bien par exemple développer une angoisse pathologique après avoir vu quelqu'un d'autre se laisser régulièrement déborder par des attaques de panique. Enfin, pour bon nombre d’individus, on ne retrouve pas de déclencheur évident de leur anxiété pathologique", explique le Dr Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre et professeur de psychologie clinique et médicale, auteur de l’ouvrage Les essentiels des TCC (Ed. Hermann).

Comment adopter les bons réflexes face à une crise d’angoisse ?

Les crises d’angoisse sont extrêmement éprouvantes. Pour autant, elles peuvent être moins difficiles à vivre quand on adopte les bons réflexes en évitant de tomber dans certains pièges.

Premier d’entre eux, il ne faut pas penser qu’on devient fou ! "La crise d’angoisse n’a rien à voir avec la folie, mais l’anxiété nous fait aisément basculer du domaine du cognitif (les pensées) au domaine de l’émotionnel, du rationnel à l’irrationnel. Donc même si vous perdez pied, sachez donc qu’à aucun moment vous ne sombrerez dans la folie !", rassure le Dr Palazzolo qui précise aussi que la crise d’angoisse ne met pas en danger. "On ne risque pas de mourir d’angoisse. Même lors d’une énorme attaque de panique, gardez donc à l’esprit que la vague est passagère et qu’une fois arrivée au pic de la crise, elle va diminuer petit à petit jusqu’à disparaître", précise-t-il.

Il ne faut pas non plus penser qu’on va perdre le contrôle pendant une crise d’angoisse. "Les personnes qui ont des crises d’angoisse ne doivent pas non plus culpabiliser de ne pas réussir à la gérer. L’anxiété pathologique est une maladie, et comme pour toutes les autres maladies vous n’y êtes pour rien si vous en souffrez, ne culpabilisez pas !", explique le Dr Palazzolo.

Éviter les situations anxiogènes n’est pas non plus une solution car l'évitement ne fait qu’empirer les choses. En refusant d’être confronté à une situation qui terrorise, on ne l’affronte pas et cela peut conforter dans le fait que cette situation est dangereuse.

Crise d’angoisse : attention à l’hyperventilation

Attention à l’hyperventilation. "Quand l'attaque de panique est là, on respire plus vite que d’habitude pour éviter que l’angoisse monte. Sachez que cette hyperventilation aggrave votre anxiété. Quand la respiration s'accélère, il se crée, en effet, un déséquilibre entre l’oxygène et le dioxyde de carbone sanguins. Conséquence : vous remarquez que vous manquez d’air et votre anxiété empire", explique le Dr Palazzolo qui rappelle que les anxiolytiques ne sont pas la solution parce qu’ils n’ont pas d’effets sur la cause de l’angoisse.

Méfiez-vous aussi du cannabis et de l’alcool qui ont certes des effets anxiolytiques dans l’instant mais qui provoquent une aggravation de l’angoisse quand leurs effets calmants s’estompent.

Les conseils d’un spécialiste pour prévenir les crises d’angoisse

Pour mieux anticiper une crise d’angoisse, le Dr Palazzolo conseille de pratiquer le contrôle respiratoire et la relaxation. Pour limiter leur survenue, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont montré leur efficacité. "Cette modalité de prise en charge aide à réduire ou éliminer des processus de pensée et des comportements désadaptés à l’origine d’une souffrance. Concrètement, vous allez travailler ensemble avec votre thérapeute pour remplacer vos schémas cognitifs dysfonctionnels par d’autres, plus adaptés, qui favorisent l’apaisement", explique le Dr Palazzolo.

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