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Quelles peuvent être les causes d'une crise d'angoisse ? Un psychiatre répond

Quelles peuvent être les causes d'une crise d'angoisse ? Un psychiatre répond
MART PRODUCTION

Très handicapantes, les crises d’angoisse surviennent parfois sans prévenir. Leurs causes sont multiples mais elles ont des facteurs aggravants comme le souligne Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre.

3 à 5% des Français ont ou auront une crise d’angoisse au cours de leur vie selon l'Assurance Maladie. Appelées attaques de panique dans le milieu médical, les crises d’angoisse sont des peurs soudaines, intense mais délimitées dans le temps. Elles durent généralement une trentaine de minutes. Les crises d’angoisse touchent principalement les adultes jeunes, et en particulier les femmes. Les attaques de panique s’accompagnent de différents symptômes comme des sensations de vertiges, d’oppression thoracique ou de souffle coupé, des palpitations cardiaques, des frissons ou la peur de devenir fou. Lors d’une crise d’angoisse, certaines personnes ont aussi des nausées, des douleurs abdominales ou la sensation d’avoir les jambes qui se dérobent. D’autres évoquent des sentiments de dépersonnalisation ou l’impression d’être dans un monde irréel.

Crises d’angoisse : les causes

Les crises d’angoisse surviennent en raison de facteurs génétiques, biologiques et psychologiques. L’hérédité semble jouer un rôle car certaines familles sont plus touchées que d’autres. "Sur le plan génétique, il n’y a pas de "gènes de l’anxiété" en tant que tel mais certains sont impliqués dans le risque d’anxiété. C’est par exemple le cas du gène du récepteur à la sérotonine 5‑HT1A : bien qu’il ne puisse à lui seul expliquer l’apparition de troubles anxieux, son inactivation chez des souris augmente le niveau d’anxiété des animaux. Certaines familles concentrent plusieurs membres atteints de troubles anxieux, ce qui suggère une prédisposition familiale multigénique. Toutefois, ce facteur est probablement associé à des habitudes familiales qui favorisent un "apprentissage social de la peur", explique, en effet, le Dr Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre et professeur de psychologie clinique et médicale, auteur de l’ouvrage Les essentiels des TCC (Ed. Hermann).

Il ajoute que, dans certains cas, les crises d’angoisse n’ont pas de causes apparentes mais que des éléments déclencheurs antérieurs les favorisent. "Les personnes ayant déjà expérimenté un traumatisme présentent un risque accru de subir des crises de panique. En effet, le cerveau tend à privilégier les souvenirs à fortes charges émotionnelles. Un souvenir antérieur peut alors avoir un rôle central dans l’anticipation des événements à venir. Si vous avez déjà été frappé par un sentiment immense de danger émotionnel et par la peur, votre cerveau sera donc plus enclin à interpréter les événements angoissants comme étant périlleux", précise -t-il. Selon certains spécialistes, les personnes ayant vécu une séparation affective de façon précoce au cours de leur vie seraient aussi plus sujettes aux troubles paniques ainsi qu’aux autres formes d’anxiété.

Crises d’angoisses : les facteurs de risque

Certaines boissons, médicaments ou drogues favorisent les crises d’angoisse. C’est le cas de l’alcool, des boissons énergisantes ou contenant de la caféine. "En ce qui concerne les médicaments, il faut citer certains médicaments psychostimulants, certains anti-infectieux tels que la méfloquine, certains antirétroviraux, les macrolides, les fluoroquinolones, l’isotrétinoïne et les corticoïdes", explique le Dr Jérôme Palazzolo qui cite aussi la plupart des drogues comme la cocaïne, le cannabis, l’héroïne, la MDMA, les amphétamines ou encore l’ecstasy. Les périodes de vie difficiles marquées par des deuils, des maladies ou des problèmes relationnels favorisent aussi l’apparition des crises d’angoisse. Enfin les personnes phobiques peuvent également en avoir quand elles sont confrontées à la cause de leur peur.

Crise d’angoisse : comment réagir ?

Quand survient la crise d’angoisse, il est conseillé de tenter de ne pas se laisser dominer par ses pensées négatives. "Il faut éviter de se laisser déborder par les ruminations et les cognitions toxiques du style : "je vais faire un infarctus, je vais perdre le contrôle, je vais devenir fou…", explique le Dr Palazzolo qui conseille de pratiquer des exercices de respiration. La respiration carrée est ainsi tout indiquée. Appelée en sanskrit samavritti qui signifie égal et onde, cette forme de respiration consiste à pratiquer une respiration égale dans l’inspiration et l’expiration. Quand vous sentez une crise d’angoisse arriver, commencez par respirer en sentant les mouvements de votre abdomen qui se gonfle naturellement avec l’inspiration, puis se dégonfle avec l’expiration. Ensuite inspirez en comptant mentalement 2 et bloquez votre respiration avec les poumons pleins en comptant 2. Puis expirez en comptant 2 et bloquez votre respiration avec les poumons vides en comptant 2. Essayez de réaliser entre 10 et 20 cycles de respirations carrées. Vous pouvez également pratiquer des exercices de cohérence cardiaque. Commencez par vous concentrer sur votre respiration. Comptez dans votre tête pendant cinq secondes pendant l’inspiration puis expirez pendant cinq secondes pendant l’expiration. Essayez de pratiquer cet exercice pendant au moins 3 minutes.

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